Le législateur cherche à développer l'innovation dans le domaine de l’amiante. Son objectif : faciliter la rénovation des habitats touchés par l’amiante tout en tout en garantissant la protection des travailleurs et de la population. En effet, il craint que la réglementation contraignante du traitement de l’amiante de part les coûts et délais qu’elle impose, vienne ralentir les rénovations voir même en empêcher certaines missions.
Ainsi, en 2015, le gouvernement a lancé le PRDA, Plan Recherche et Développement Amiante. Ce programme prioritaire (au même titre que le programme PACTE -Programme d’Action pour la qualité de la Construction et la Transition Énergétique- et le plan PTNB -Plan de Transition Numérique du Bâtiment-) a pour objectif d’améliorer la détection et la mesure de l’amiante et de perfectionner la gestion des opérations en chantiers amiantés pour réduire les coûts et les délais tout en assurant la qualité environnementale et sanitaire des chantiers.
Par un décret publié le 15 janvier, la commission d’évaluation des innovations techniques pour détecter et traiter l’amiante a été mise en place au sein du PRDA. Son objectif : accélérer la rénovation des bâtiments.
Évaluer de nouvelles innovations
Le rôle de cette commission est donc d’évaluer des solutions innovantes favorisant la protection des travailleurs et de la population face au risque de l’amiante tout en prenant en compte la capacité des solutions à réduire les coûts, les délais et la pénibilité. Cette dynamique permet donc de mobiliser une expertise collective des professionnels de l’amiante (fabricants, prescripteurs, diagnostiqueurs immobiliers, laboratoires, entreprises de traitements de déchets, etc.) et d’en évaluer la pertinence.
Chaque solution proposée sera évaluée sur la base du volontariat permettant ainsi aux fabricants ou aux développeurs de vérifier que leurs innovations répondent à des critères veillant à la protection individuelle et collective des travailleurs, tout en contribuant à accélérer les opérations de rénovation des bâtiments.
Ses avis seront rendus publics, vraisemblablement sur un site internet de la commission en cours de création.
Ainsi, les solutions retenues devraient participer à une optimisation du traitement de l’amiante rendant plus simple et moins coûteux les travaux de rénovation.
Avec 50% des bâtiments concernés en France et 100 000 décès attendus d’ici 2050, la simple interdiction de l’amiante (du 1er janvier 1997) ne suffit pas. Il convient de développer des techniques innovantes de traitement de l’amiante pour ne pas freiner les travaux et rénovations des bâtiments.
Publié le 02 Février 2017