Le diagnostiqueur est passé, le verdictest tombé, positif : un ou plusieurs matériaux ou produits contiennent de l’amiante. On se rassure, ce n’est pas parce qu’on a de l’amiante chez soi, que le logement devient inhabitable et qu’il va falloir tout retirer dans les plus brefs délais. On vous explique.
Apprendre qu’on a de l’amiante chez soi, forcément, ça ne fait jamais plaisir. Qui dit amiante, dit risque pour la santé. C’est vrai, mais seulement si le matériau est en mauvais état, seulement si on y touche. Le repérage du diagnostiqueur se révèle donc précieux car il renseigne non seulement sur la présence éventuelle d’amiante, mais aussi sur l’état de dégradation de ces matériaux. Et tout dépend de ses conclusions.
Premier cas de figure. Le diagnostiqueur a estimé que le matériau présentait un danger pour la santé des occupants. S’il s’agit d’un calorifugeage, d’un flocage ou d’un faux plafond, il faut absolument le faire retirer ou le faire encapsuler par des professionnels de l’amiante, certifiés pour ce genre de travaux. C’est une exigence réglementaire. Pour les autres matériaux repérés dans le cadre du DTA ou de l’avant-vente, (dalles de sol, toiture fibrociment, conduits d’aérationetc.), la réglementation est un peu plus souple. Mais il est fortement recommandé de les retirer ou de les confiner, toujours en passant par des professionnels pour éviter de disperser des fibres à travers toute le logement.
Deuxième cas de figure, l’état du matériau a été jugé moyen. Il est alors recommandé (obligatoire dans le cas d’un calorifugeage, d’un flocage ou d’un faux-plafond) de procéder à une mesure d’empoussièrement. En clair, dans le doute, un professionnel va s’assurer que le matériau ne relâche pas des fibres d’amiante, et qu’il respecte le seuil imposé par le Code de santé publique (5 fibres/litre). Et puisque le temps passe, qu’il existe peu de chances pour qu’un matériau dans un état moyen retrouve son éclat d’antan, cette mesure devra être renouvelée périodiquement, tous les trois ans maximum.
Troisième cas de figure, le matériau se trouve en bon état. Soulagement. Mais rien ne dit que son état ne va pas se détériorer au fil des ans : l’amiante aujourd’hui repéré par le diagnostiqueur est en place depuis 1997 au bas mot ! Du coup, la réglementation recommande (exige dans le cas d’un flocage, calorifugeage ou faux-plafond) d’évaluer à nouveau l’état de conservation dans les trois ans qui suivent.
Dans tous les cas, face à l’amiante, des précautions s’imposent :un matériau en bon état ne dégage pas de fibres d’amiante, mais à condition de ne pas y toucher, on le rappelle. Un simple trou à la perceuse dans un enduit amianté, ou dans une dalle de sol peut dégager des fibres et exposer les occupants. Mieux vaut alors s’adresser à un professionnel formé au risque amiante (formation SS4) qui lui maîtrise les modes opératoires pour intervenir sur des matériaux amiantés. Dans tous les cas, le diagnostiqueur en connaît un rayon sur l’amiante, et peut apporter de précieux conseils sur la marche à suivre.
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DESAMIANTAGE : QUELLES AIDES POUR LES PARTICULIERS ?
11 Septembre 2020